jeudi 19 avril 2012

Le Roman des aventuriers - François Cérésa



4ème de couverture :

L'aventure est un mot aux mille facettes.
Où commence-t-elle, où finit-elle? Un homme d'aventures est un aventurier, une femme d'aventures une femme galante. Mais on peut aller à l'aventure, tenter l'aventure, avoir le mal d'aventures, dire la bonne aventure, se retrouver d'aventure... D'Ulysse à Errol Flynn, d'Athos à Pierre Loutrel, de Tintin à Joseph Kessel, sans oublier Mary Read, Anne Bonny et Karen Blixen, ce Roman des aventuriers dresse le portrait piquant de ces héros d'hier et d'aujourd'hui qui ont décliné le mot "aventure" à toutes les sauces, à toutes les époques, sur toutes les mers et tous les continents.

Mon avis :

Lorsque j’ai vu ce livre dans les partenariats proposés par Livraddict, je me suis ruée dessus. Les grands aventuriers m’ont toujours fascinée et je souhaitais en apprendre plus. Et puis, l’idée d’évoquer aussi des aventuriers fictifs était amusante également. J’ai donc ouvert ce roman avec grand enthousiasme.

Mais dès les premières pages, j’ai senti la catastrophe arriver. Je m’attendais en fait à une sorte d’essai avec des biographies solides des personnages présentés, bref quelque chose d’assez scolaire à vrai dire. Les innombrables références cinématographiques ( qui ne m’évoquent rien pour la plupart) ainsi que le style lourd aux jeux de mots sans fin m’ont fait reposer le livre au bout du premier chapitre.
Je pensais en rester là et puis, conscience de blogueuse oblige, je l’ai tout de même repris non sans appréhension.

Et finalement j’ai poursuivi ma lecture avec plaisir.

Dans les chapitres où les références cinématographiques sont moins nombreuses, je me suis régalée.
J’ai appris beaucoup de choses notamment sur les deux femmes pirates Mary Read et Anne Bonny que je ne connaissais que de nom, sur les grandes figures de l’Ouest américain même si, tout comme une camarade blogueuse, je déplore l’absence des grandes figures indiennes. J’ai beaucoup aimé aussi le chapitre sur Le Caravage un de mes peintres préférés, bien entendu je n’ai rien appris cette fois car je connaissais déjà bien le personnage mais la façon de raconter de l’auteur m’a beaucoup amusée. J’ai découvert également le personnage de Fournier dont j’ignorais totalement l’existence ! Moi qui ne porte pas Napoléon dans mon cœur, je dois dire que ce personnage m’a particulièrement plu. Ce que j’ai moins aimé dans le traitement du chapitre qui lui est consacré, c’est que l’auteur entre trop dans les détails, trop de noms de personnes, trop d’insistance dans le récit des batailles. Bref, pour savourer pleinement cette partie, il faudrait, je pense, maîtriser la période napoléonienne à la perfection, ce qui n’est pas mon cas.
Grâce à monsieur Cérésa, j’ai aussi fait connaissance avec Nellie Bly qui m’a totalement fascinée ! J’ignorais totalement l’impact qu’avait pu avoir le roman de Jules Verne Le tour du monde en 80 jours et qu’on avait cherché à battre le record de Phileas Fogg. Et ce record c’est Nellie qui l’a battu et à 25 ans ! Chapeau Madame ! Et même admiration pour Gertrude Bell et bien d’autres encore.
J’ai beaucoup apprécié la large place faite par l’auteur aux aventurières trop souvent oubliées au profit de ces messieurs. La palette d’aventuriers choisis par l’auteur pour cet ouvrage n’est certes pas exhaustive mais très variée et enrichissante. Loin des aventuriers auxquels on s’attend habituellement ( les Christophe Colomb, Marco Polo etc…), on y trouve des acteurs, des journalistes, des personnages de films et de romans et aussi des écrivains au point que ce livre m’a donné envie d’en lire beaucoup d’autres !

Encore une fois, la seule chose que je reproche à cet ouvrage, c’est l’omniprésence du cinéma. Je n’y connais rien en ce domaine et ça m’a un peu gâché mon plaisir par moments.
En tout cas, j’ai énormément appris grâce à cet ouvrage. Finalement, une présentation scolaire m’aurait certainement ennuyée. Le choix de l’humour et d’un parler sans langue de bois était risqué mais s’est avéré payant pour moi. La lecture était ainsi plus fluide comme si on me racontait l’histoire à l’oral.
Brosser le portrait d’un aventurier en 3-4 pages ne doit pas être chose aisée mais Monsieur Cérésa s’en est tiré avec brio.
C’était donc un ouvrage exigeant par son style et son érudition mais qui m’a fait voyager dans le temps et dans l’espace. Je suis revenue de mon voyage enthousiasmée malgré les difficultés du départ.
Et plus qu’une galerie de portraits, c’est aussi un livre qui invite à réfléchir et à se demander pourquoi l’aventure attire tant. Qu’y recherche-t-on finalement ?

En guise de réponse, j’ai retenu cette citation que je trouve très belle et très juste :

« La véritable aventure est un match perdu d’avance contre la misère et la solitude. »

Je remercie infiniment Livraddict, les éditions du Rocher et Monsieur Cérésa pour cette bien belle aventure qui se sera achevée trop vite à mon goût.

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