mercredi 31 août 2011

La Trilogie New-Yorkaise - Paul Auster



La Trilogie New-Yorkaise est composée de trois récits à première vue distincts mais il ne faut pas s’y tromper. Les trois récits sont très liés et le tout forme un ensemble cohérent mais il faut attendre la 3ème histoire pour s’en rendre compte et pour moi ça a été une véritable surprise et je n’ai pu m’empêcher de crier au génie !
Dans La Cité de Verre, le personnage principal Quinn se fait passer pour un détective privé suite à un mystérieux appel d’une personne persuadée d’avoir affaire à Paul Auster le détective. Quinn a beau essayer de démentir, les appels continuent et il finit par entrer dans le jeu. Rien que là, déjà, j’étais enthousiasmée et c’est le cœur battant que j’ai lu la suite de ce récit. En effet, moi-même j’ai toujours rêvé de me faire passer pour quelqu’un d’autre, petite je m’amusais souvent à donner un autre nom que le mien. Et là vous vous dites « Ciel ! Une mythomane… », je vous rassure, je ne le fais plus et ça doit me manquer, ce qui expliquerait mon engouement pour ce récit.
Bref, Quinn s’embarque donc dans l’aventure et se voit chargé de surveiller un vieil homme dont le fils ( l’auteur des appels) soupçonne de vouloir l’assassiner. Quinn prend son rôle tellement à cœur qu’il en oublie sa propre identité, sa propre vie. Ce récit est donc celui de la dépossession, de la perte d’identité, de la perte et donc paradoxalement de la découverte du Moi.

La deuxième histoire intitulée « Revenants » est basée sur le même thème que la première. Le détective Bleu est chargé de surveiller un certain Noir. Cet homme ne fait absolument rien à part rester assis devant sa fenêtre et sortir à de très rares occasions. Bleu suit tout d’abord docilement ses instructions puis commence à s’interroger sur le sens de sa mission. Il essaie d’en savoir plus sur ce Noir, objet de sa surveillance et cherche à provoquer des rencontres avec lui quitte à se déguiser ( se faire passer pour quelqu’un d’autre … tiens … ça ne vous rappelle rien ?). Bleu essaie aussi de découvrir l’identité de son client. Contrairement à Quinn qui s’est complètement fait happé par sa mission, Bleu cherche à se rebeller. Le dénouement (si on peut l’appeler ainsi) ne m’a pas surprise, je m’y attendais un peu et finalement on reste dans le flou total. Le thème de la dépossession revient également dans ce récit puisque la mission de Bleu s’éternise, il perd sa fiancée, se retrouve seul, sans rien. Et comme pour Cité de Verre, au final, les deux personnages principaux ont poursuivi une chimère et en ont tout perdu.

Avec la troisième histoire La Chambre Dérobée, on revient à quelque chose de plus classique. Du coup, je me suis un peu plus ennuyée. Toutefois, comme je l’ai dit plus haut, on s’aperçoit des liens entre les 3 récits (il y a des indices pourtant dans les deux premiers récits mais chuuuuuut). Je n’en dirais pas plus sur la nature de ces liens, avoir dévoilé leur existence c’est déjà trop et j’aurais certainement maudit la personne qui m’en aurait parlé avant ma lecture car je crois que ça aurait gâché une bonne partie du plaisir que j’ai ressenti .

J’adore les récits déroutants, frustrants, surprenants et là j’ai été servie.
J’ai aussi beaucoup apprécié les nombreuses références littéraires qui m’ont donné envie de découvrir d’autres auteurs comme Melville, Poe et il faut vraiment que je lise Don Quichotte.
J’ai adoré aussi les passages sur la sémantique (ils sont courts et très intéressants je vous rassure) exemple : peut-on encore appeler parapluie un parapluie cassé qui ne protège plus de la pluie ? Le mot ne désigne plus la fonction de l’objet puisque cet objet a perdu cette fonction.
Autre chose amusante : Paul Auster se met lui-même en scène.
Bref, cette lecture m’a véritablement enthousiasmée et m’encourage à lire d’autres livres de Paul Auster.

1 commentaire:

  1. J'ai très envie de découvrir cet auteur, et notamment à travers cette oeuvre. Notée dans ma wish-list ;)

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