samedi 26 janvier 2013

La Chambre des Dames - Jeanne Bourin



Ce roman traînait dans ma bibliothèque depuis quelques années déjà. Pourtant j’ai une grande prédilection pour les romans historiques et je n’avais entendu que du bien au sujet de celui-ci. Mais quand bien même, il m’aura fallu l’occasion d’une lecture commune pour me décider enfin à l’ouvrir. Et je n’ai pas compris. Non, je n’ai pas compris pourquoi ce roman suscite autant l’engouement car, pour ma part, j’ai été plutôt déçue. Je déconseille donc à tous ceux qui ont adoré La Chambre des Dames de poursuivre la lecture de ce qui suit sous peine de brusques et désagréables hausses de tension nerveuse.

Nous voilà donc plongés au cœur du Moyen-Age sous le règne de Saint-Louis, nous entrons dans l’intimité d’une famille de la bourgeoisie parisienne : les Brunel. L’intrusion d’un jeune homme dans la vie de cette gentille honnête famille sans problèmes va bouleverser ce gentil petit monde.

Je me suis profondément ennuyée pendant une grande partie du livre, au moins la moitié. J’ai trouvé l’intrigue inconsistante et insipide. Elle se résume à des histoires de coucheries sans grand intérêt mettant en scène une famille dont la mère est obnubilée par le sexe ( son pauvre mari ne peut plus assumer son devoir conjugal, sait-il seulement, le malheureux, qu’il y a tout de même quantité de façons de donner du plaisir à sa femme ? ), la fille aînée se marie avec un gentil poète qu’elle trompera avec le cousin de ce dernier, la fille cadette se fait agressée, violée et séquestrée par un vilain méchant grossier personnage etc… etc…
J’ai donc eu du mal à m’attacher aux personnages. La mère avec ses airs de nymphomane me faisait rire tellement elle était ridicule, la fille aînée ne semble pas savoir ce qu’elle veut et le pire de tous : Guillaume, celui par qui le malheur arrive, que j’avais en horreur. Personnellement, je rencontre un type comme ça dans la vraie vie, je fuis en courant ! Mais ici non, toutes ces dames se pâment devant ce type têtu, violent et qui mériterait bien quelques séances chez un psy.
Cependant, l’auteur en fait l’incarnation même de la tentation et de la passion par opposition au mari vertueux, cette passion que Florie devra combattre se demandant s’il s’agit de passion amoureuse ou de simple tentation de la chair.

La plupart des rebondissements sont largement téléphonés même si on a quand même quelques surprises de temps à autre. Ça s’arrange un peu dans la seconde moitié qui a un peu plus éveillé mon intérêt et ma curiosité.
Mais dans l’ensemble, j’ai trouvé le tout niais et peu crédible. Tout tourne autour des histoires de tromperies alors qu’il y avait largement matière à donner un peu plus d’intérêt à tout ça, en exploitant un peu mieux par exemple la séquestration de Clarence et la poursuite de son agresseur (traitée trop rapidement à mon goût ), ou encore en ajoutant une intrigue annexe basée sur la profession du père ( qui est orfèvre et répond souvent à des commandes royales), ou encore en narrant les aventures du frère aîné parti en croisade.

Alors certes, cela a déjà été salué, l’auteur maîtrise parfaitement le cadre historique de son histoire et retranscrit à merveille l’atmosphère, les coutumes de l’époque. Mais malheureusement, cela est desservi par un style que j’ai trouvé indigeste. Jeanne Bourin adore les accumulations, elle nous en sort à chaque page. J’ai eu parfois l’impression de lire des inventaires. Lorsqu’elle décrit un jardin, on se croirait en train de feuilleter un catalogue horticole.

Quelques exemples :

« Les bruits de la maison dont on distinguait la façade au-delà des massifs de lauriers, de buis, d’aubépines, de fougères, disposés de façon à composer un rideau de verdure isolant le jardin des mouvements de la demeure, les échos du souper qu’on préparait à la cuisine, les voix de Jeanne et de Marie jouant auprès de leur nourrice, dans le verger voisin où elles passaient le plus clair de leur temps, les aboiements des lévriers, les cliquetis, les hennissements dont retentissaient les écuries, tissaient autour de Mathilde une rumeur éparse, familière qui l’enveloppait d’une présence rassurante. »

« Ils étaient une centaine, partis quatre jours plus tôt de Paris, à pied, à cheval, à dos d’âne ou de mulet, qui cheminaient ainsi vers le tombeau de Saint-Martin pour implorer un miracle, accomplir un vœu, ou rendre grâce d’un bienfait. Ils avaient déjà vu se succéder le soleil, la pluie, les brumes du matin, les crépuscules fauves, la tiède chaleur des derniers jours d’automne précédée et suivie de l’aigre haleine des aubes et des soirs. »

Mais stop ! Stop ! C’est lourd ! C’est trop ! Pitié !
Est-il vraiment nécessaire de faire aller verbes, noms, adjectifs par deux voire plus ? Craignent-ils donc la solitude ?

En plus de ça, l’auteur a la maladresse de placer dans ses dialogues des informations qui n’ont rien à y faire, ce qui rend ces dialogues lourds et absolument pas naturels.

Je suis quand même parvenue à aller au bout de ma lecture par curiosité mais je renonce à lire le deuxième tome. J’ai lu trop de bons romans historiques qui m’ont vraiment enthousiasmée pour pouvoir apprécier celui-ci malgré sa rigueur historique.

Les avis de : A-Little-Bit-Dramatic, Parthenia, jelydragon


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