lundi 25 août 2014

Les derniers jours du Paradis - Robert Charles Wilson



Nous sommes sur Terre, dans une réalité parallèle où les télécommunications sont régies par une couche propagatrice d’ondes entourant le globe terrestre et appelée la radiosphère.
Une société secrète composée d’éminents scientifiques découvrent que la radiosphère est en réalité un organisme vivant qui intervient dans les relations humaines en modifiant les communications et les informations transmises et permet ainsi d’éviter tout conflit.
En effet, depuis la première guerre mondiale, date à laquelle la radiosphère s’est installée, la paix règne sur Terre.
Mais en 2007, une série d’assassinats touchant les membres de la société secrète révèle l’existence de « simulacres », composants de la radiosphère créés à l’image humaine. Pourquoi la radiosphère s’attaque-t-elle aux hommes ? Quelles sont ses véritables intentions ?

Bien que déçue par ma lecture du roman Spin, j’ai décidé d’offrir une deuxième chance à Robert Charles Wilson. Si tous les amateurs de SF l’encensent, c’est qu’il doit bien y avoir une raison.
Me voilà donc avec son tout nouveau roman à paraître aux éditions Denoël le 4 septembre.
Eh bien autant ne pas vous faire attendre plus longtemps, j’ai détesté et je ne lirai plus jamais cet auteur.
La liste des reproches est longue, je vais donc me contenter des plus rédhibitoires :

- Le manque d’originalité :

Soyons honnêtes, la radiosphère, son fonctionnement, sa raison d’être, sont quand même largement inspirés du fameux Spin dans le roman du même nom. Ajoutez à cela un soupçon d’envahisseurs à la sauce David Vincent et vous obtenez un plat réchauffé insipide sans aucune surprise.

- Des idées sous-exploitées :

Depuis que la radiosphère existe, le monde est en paix. On pouvait donc s’attendre à une large part uchronique dans ce roman qui décrirait comment a évolué le monde depuis la première guerre avec des progrès technologiques probablement différents des nôtres puisque les télécommunications par satellite n’existent pas, la recherche spatiale semble restreinte aux observations télescopiques. Bref, la radiosphère a normalement profondément modifié et influencé les domaines scientifique et technique et donc la vie quotidienne. Mais l’auteur a complètement négligé cet aspect. Quelques exemples plus détaillés d’interventions de la radiosphère dans les relations internationales auraient été également les bienvenus.
J’avais fait le même reproche à l’auteur pour son roman Spin alors que, pourtant, il avait alors un peu plus poussé la réflexion de ce côté. Mais ici, c’est le néant absolu.

- Un  sentiment de bâclé :

Non seulement, l’auteur est passé à côté d’une large partie de son roman, mais il m’a en plus donné l’impression de vouloir en finir au plus vite, de ne pas savoir quoi dire et de « meubler ». C’est hallucinant le nombre de répétitions contenues dans ce texte. Des pages et des pages pour nous dire et redire encore et encore comment fonctionne la radiosphère, qu’il y a eu des assassinats en 2007 etc etc… J’ai eu l’impression de lire toujours la même chose !

- Des personnages inintéressants :

L’intrigue n’étant déjà pas super originale, il a fallu qu’en plus, les personnages soient à son image, creux, caricaturaux et sans intérêt. Je me serais crue dans un mauvais roman jeunesse. Des personnages au passé larmoyant, des amourettes auxquelles on ne croit pas un seul instant, des personnalités ridicules voire absentes.


Je me suis beaucoup ennuyée pendant cette lecture et j’ai du me faire violence pour aller jusqu’au bout. Il n’y a rien à en tirer, le pire c’est qu’il y avait matière à faire quelque chose donc je ne comprends pas. Décidément, Robert Charles Wilson et moi ne sommes pas faits pour nous entendre.

L'avis de Loesha et de Miss Léo.

Merci à Dana et aux éditions Denoël.

Les derniers jours du Paradis - Robert Charles Wilson
Éditions Denoël – Collection Lunes d’encre
Traduction : Gilles Goulet
342 pages
Parution : 4 septembre 2014



18 commentaires:

  1. je ne connaissais pas du tout cet auteur mais ça ne me tente pas du tout... La vérité, c'est que la SF m'attire assez peu...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y a de la bonne SF intéressante et qui pousse à la réflexion et de la mauvaise SF. Ce roman-ci, proche du roman de gare, appartient plutôt à la 2ème catégorie. Tu ne perds rien à ne pas connaître cet auteur ! ;-)

      Supprimer
  2. Déjà que je suis totalement hermétique à la SF... Tu ne vas pas me donner envie de m'y mettre !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah c'est sûr que ce n'est pas le bon auteur pour se mettre à la SF ! Mais je ne désespère pas de te faire changer d'avis un jour ;-)

      Supprimer
  3. Aïe, dommage... Je passe donc mon tour ;)

    RépondreSupprimer
  4. Beaucoup de SF dans mes lectures d`adolescence mais on peut s`en lasser car les auteurs du genre travaillent en général comme les auteurs de polar: constamment a la recherche de l`idée plus ou moins inédite autour de laquelle ils peuvent tisser un roman, un de plus. Il est rare qu`un livre SF soit de la bonne littérature avec des personnages et une atmosphere vraiment consistantes, du moins aux yeux d`un lecteur habitué a la "vraie" littérature. Trois bouquins SF m`ayant plu a leur époque (ca nous rajeunit pas) sont "Chroniques Martiennes" (Ray Bradbury, 1950), "Tous a Zanzibar" (John Brunner, 1968) et "L`Enchassement" (Ian Watson, 1973).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Entièrement d'accord avec vous Joachim. Et quand ils ne trouvent pas cette idée inédite, ils en prennent une ancienne qu'ils essaient tant bien que mal de faire passer pour originale.
      "Chroniques martiennes" est un chef d'oeuvre, une de mes meilleures lectures SF également. Je ne connais "Tous à Zanzibar" que de nom, quant au troisième je ne connais pas du tout. ça me rassure de voir que je suis encore loin d'avoir fait le tour de ce genre littéraire ( tant mieux !). Merci Joachim !

      Supprimer
    2. Bonne présentation dans Wikipédia sur "Tous a Zanzibar" et "L`Enchassement". Concernant la faiblesse relative de beaucoup de romans SF, on peut aussi noter que, en regle général, les auteurs du genre sont des sédentaires n`ayant pas vraiment d`expérience personnelle de la vie a transposer dans l`écrit ni une compréhension du monde vraiment originale, leur source d`inspiration se réduisant le plus souvent aux romans SF qu`ils ont eux-memes lus antérieurement, bref un petit monde en circuit fermé qui finit par sentir le renfermé. Bien-sur, comme on dit en hongrois, "respect pour l`exception".

      Supprimer
  5. Quel mépris pour la SF en général ! Personnellement j'en ai lu beaucoup pendant des années, et je suis tombée sur des petits joyaux, notamment avec Philip K. Dick, Christopher Priest et... Robert Charles Wilson ! Celui-ci n'a pas écrit que Spin et ce dernier roman, je le soupçonne d'ailleurs de "baisser" un peu ces dernières années, mais je vous conseille "Les chronolithes", mon préféré, ou "A travers temps" ou "Les fils du vent", entre autres. Beaucoup considèrent d'ailleurs que Spin est son chef-d’œuvre, mais il m'avait un peu ennuyée personnellement.

    Quant à la SF, n'en déplaise à certains, elle a évoqué déjà dans les années 70 les problèmes liés à la surpopulation, à l'écologie, à la télé-réalité, et à... Internet et les réseaux sociaux ! Pas mal vu pour des "sédentaires" n'ayant pas "une compréhension du monde vraiment originale" ! ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Du mépris pour la SF en général ??? Avez-vous parcouru sérieusement mon blog ??? La SF est un genre que j'aime particulièrement et dire qu'il y a deux tendances en SF , ce n'est pas du mépris mais de la lucidité. Allez jeter un oeil dans la liste des auteurs chroniqués, vous y trouverez mes chroniques de Dick et Priest, quasiment toutes élogieuses !
      Dire qu'il existe des auteurs de SF de la nouvelle génération qui font du réchauffé et se contentent de s'inspirer des Grands du genre ( Dick, Priest, Asimov, Silverberg, Vance et bien d'autres ) ce n'est pas du mépris, c'est être exigeant.
      Je ne comprends vraiment pas votre commentaire ! Vous avez du mal interpréter, ce n'est pas possible autrement !

      Supprimer
    2. Coté futurologie, il y a de tout dans les romans de SF et il est donc inévitable que parfois ca tombe juste mais l`idée astucieuse ne fait pas la littérature: tres souvent il manque la profondeur psychologique et la poésie qui font qu`un roman n`est pas seulement une idée astucieuse avec du rembourrage autour. Quant a la "compréhension du monde originale" a laquelle je faisais allusion, elle ne peut se résumer selon moi a des paris sur l`évolution des technologies mais se rapporte plutot a la maniere dont fonctionne "l`animal humain". Ca n`est pas par hasard que les grands écrivains ne font que rarement de la SF: ils ne font pas dans la futurologie ou le spectaculaire des contes de fées pour adultes ("heroic-fantasy") mais dans l`observation de ce qui est permanent dans l`etre humain (qu`il y ait ou non de l˙aventure dans leur écrits) et a partir d`un certain degré d`évolution personnelle du lecteur, c`est ca qui est passionnant.

      Supprimer
  6. Ah je vois que tu as aussi été déçue ! Ça me rassure car je vois des commentaires élogieux un peu partout et je commençais à me demandais si je n'étais pas passée à côté de quelque chose lors de ma lecture ! Mais non... ce roman est vraiment mauvais, et ça ne vient pas du genre SF !
    Je viens de finir "Solaris" de Stanislas Lem, de la pure SF classique... Et là, on a un univers construit, poétique, mystérieux, et même un brin flippant... Sans parler des personnages fouillés (huis clos oblige), de la réflexion sur la place de l'homme entre la religion, la science et la société.
    Bref, Wilson c'est raté (ou gâté ?), ça arrive parfois... Trop de pression des éditeurs maintenant qu'il est une "star" du genre ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non vraiment tu n'es passée à côté de rien ! Je ne comprends pas les avis élogieux sur ce roman et tu as raison de préciser que ça ne vient pas du genre et que les reproches que je lui fais auraient très bien pu concerner un roman contemporain ou un classique. Je ne sais pas si c'est dû au fait que Wilson surfe sur son succès, je pense en tout cas qu'il surfe abondamment et excessivement sur les idées de son 1er succès "Spin". Mais de toutes façons, je n'avais pas aimé non plus. Son roman "Les chronolithes" dont parle Lourinki avait attiré mon attention mais en lisant le synopsis, je me suis rendue compte que la trame et l'intrigue générale étaient identiques à celles de "Spin". Bref, Wilson ne se renouvelle pas, ne prends pas de risque et profite de la "recette qui a bien marché une fois" et apparemment ça fonctionne toujours auprès du public. Toujours est-il que cet auteur n'est définitivement pas fait pour moi.
      Je note "Solaris", d'après ce que tu en dis il a tout pour me plaire ! Merci Loesha ! :)

      Supprimer
  7. J'ai également été déçue, et j'ai relevé plus ou moins les mêmes défauts que toi. J'ai quand même bien envie de tenter un autre Wilson pour voir... Sinon, j'ai lu les autres commentaires, et il faut vraiment que je me décide à relire du Priest (j'avais adoré La Séparation) ! Le(s)quel(s) me conseilles-tu ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour Priest, je te conseille "Notre île sombre", on m'a aussi beaucoup parlé du "Prestige" que je compte lire bientôt ( enfin j'espère en avoir le temps ^^). En tout cas, je note "La séparation".
      J'ai ajouté le lien de ton billet ( et je te remercie d'avoir inclut le mien ). Pour un autre Wilson, je ne te conseillerai pas "Spin" car je m'y suis beaucoup ennuyée mais sait-on jamais. "Les chronolithes" a de bonnes critiques aussi. En tout cas, je suivrai ton avis de près :)

      Supprimer
  8. Nous avons les mêmes gouts j'ai l'impression. J'ai ressenti exactement la même chose que toi sur ce livre ! Creux et sans intérêt !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je viens d'aller lire ton article et je suis contente de voir qu'on est quand même un certain nombre à ne pas avoir aimé ce roman ! Je ne comprends pas ceux qui l'encensent.

      Supprimer