C’est à l’occasion du Book Club de Livraddict que je me suis décidée à me plonger dedans sérieusement. Ayant quitté le nid familial, j’ai du racheter le livre et j’ai choisi ( un peu au hasard mais le hasard fait bien les choses) l’édition que vous voyez en photo ci-contre.
L’île au trésor raconte donc l’histoire du jeune Jim Hawkins qui, après avoir récupéré la carte de l’île du vieux Billy Bones, s’embarque à la recherche du fameux trésor à bord de L’Hispaniola en compagnie du chevalier Trelawney, du docteur Livesey, du capitaine Smollett, du célèbre Long John Silver et bien d’autres.
Mon avis :
Je comprends à présent que ce roman fasse l’objet d’une étude au collège car c’est véritablement un modèle du roman d’aventure à suspense.
L’utilisation du huis clos y contribue grandement, huis clos d’abord à l’auberge de Jim, ensuite à bord du navire et enfin sur l’île même au sein de la palanque.
Les chapitres sont courts et se terminent toujours sur une action en suspend qui donne immédiatement envie de passer au suivant. Finalement, les chapitres s’enchaînent comme des petits pains et on n’en décroche plus. Les descriptions sont rares et très sommaires, ce qui ne permet pas de pause dans le récit et ne l’alourdit pas. On n’en a qu’un effet de rapidité et fluidité de lecture supplémentaire.
Les personnages sont très attachants, les gentils comme les méchants.
L’essentiel du roman est narré par le jeune Jim Hawkins (avec un court changement au profit du docteur Livesey en milieu de récit), on découvre donc tout en même temps que lui, on voit les personnages de son point de vue avec son innocence d’enfant et sa fraîcheur. On ne connaît pas l’âge précis de Jim, il semblerait que ce soit un jeune adolescent d’environ 13 ou 14 ans. On ne sait rien de son aspect physique. On sait très peu de choses sur sa famille, il perd son père au début du roman et quitte sa mère pour embarquer. Il ne semble donc pas avoir de fortes attaches familiales. Il reconnaît lui-même avoir pleuré bien plus à la mort du vieux Billy Bones qu’à celle de son père et il semble à peine ému de quitter sa maison et sa mère pour partir à l’aventure. Il ne manquera pas cependant de substitut paternel à travers le docteur Livesey, le chevalier Trelawney et Long John Silver. Jim est un des piliers de l’histoire. Intrépide et courageux, il est le « sauveur » et permet à plusieurs reprises aux « gentils » d’échapper aux « méchants ».
Je passe rapidement sur les personnages du docteur Livesey, calme, mesuré et intelligent, et le chevalier Trelawney, un peu trop bavard mais volontaire.
Le capitaine Smollett représente la voix de la sagesse tout au long du récit. Il connaît parfaitement son métier et ne se fait pas duper facilement. Il est le premier à se méfier de l’équipage. Il mène le camp des « gentils » d’une main de fer et incarne l’autorité, celui à qui tout le monde obéit sans broncher.
Dans l’autre camp, cette autorité est représentée par Long John Silver. Je ne cacherai pas qu’il s’agit (comme beaucoup d’autres sans doute) de mon personnage préféré. Cruel, rusé et très bon comédien, il parvient sans cesse à duper son monde. C’est un personnage tellement intéressant que j’aimerais beaucoup lire le portrait qu’en a fait Bjorn Larsson dans son Long John Silver.
Les autres pirates sont tous dépeints comme étant stupides, éternellement ivres et les plus malins ne font pas longtemps le poids face à Silver.
Je dois dire un mot au sujet des dialogues. Ils sont extrêmement bien écrits. Certains passages m’ont fait penser à du Molière ( désolée si je choque les puristes) par leur humour et la tournure des phrases. Je ne peux résister à la tentation de vous en mettre quelques extraits :
« - Trelawney, répliqua le docteur, j’irai avec vous, et je vous garantis que Jim en fera autant et ne rechignera pas à la besogne. Il n’y a qu’un seul homme qui m’inspire des craintes.
- Qui donc, monsieur ? Nommez-moi ce coquin.
- C’est vous, riposta le docteur, car vous ne savez pas vous taire. […] »
« Ce fut alors que se manifestèrent les premiers symptômes de l’attaque.
- Pardon, monsieur, dit Joyce, si je vois quelqu’un, dois-je tirer dessus ?
- Je vous l’ai déjà dit ! s’impatienta le capitaine.
- Merci, monsieur, répliqua Joyce, avec la même politesse placide. »
Je n’irai pas plus loin dans l’analyse du récit. Je ne peux que conseiller la lecture de l’excellente préface rédigée par Dominique Fernandez dans l’édition GF-Flammarion.
Pour conclure, j'ai passé un excellent moment et je donnerai un dernier conseil :
comme je l'ai dit plus haut, ce roman fait l'objet d'une étude en classes de collège et pour cette raison certaines éditions en ont fait une version allégée. Vérifiez donc bien que l'édition que vous choisissez est une version intégrale.
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