Sur la Route est le livre clef de la beat generation. C'est le récit des errances de l'auteur (Jack Kerouac porte le pseudonyme de Sal Paradise) sur les routes américaines. Voyageant en auto-stop, logeant chez qui l'accepte, partageant femmes et alcool avec des amis d'un jour, Kerouac s'abandonne à la loi du hasard, à la recherche d'une fraternité réelle. Sur la route est le compte rendu de cette quête, de ses moments d'euphorie, mais aussi de ses passages à vide et ses échecs.
Mon avis :
Avec la sortie du film, l’exposition qui lui est consacrée, on ne peut pas passer à côté du célèbre Sur la route de Kerouac et lorsque le livre a enfin été choisi pour le club de lecture de Babelio, je me faisais une joie de découvrir enfin le chef d’œuvre dont on parle tant et qu’on encense à ce point. J’ai donc pris place à bord en compagnie de Sal, Dean et les autres.
Eh bien la déconvenue fut à la hauteur de mon enthousiasme initial au point que je me suis arrêtée au km 386 , impossible d’aller plus loin et de poursuivre le trajet sans prendre le risque de devoir stopper sur le bas-côté en catastrophe afin de déverser dans le fossé le contenu de mon estomac.
Autant j’adore voyager, autant là je préfère rentrer chez moi plutôt que de perdre mon temps en si mauvaise compagnie.
Je vais probablement m’attirer les foudres de certains mais peu importe ( « je m’en fous » comme dirait Sal) mais je ne comprends absolument pas l’engouement que suscite ce livre et encore moins qu’il soit devenu un monument de la littérature. Qu’il soit emblématique d’une génération, à la rigueur, ok, mais je me sens à des milliards d’années lumière de la mentalité de cette génération.
D’ailleurs, elle me rappelle drôlement la société actuelle qui fait l’apologie de la beaufitude et de la vulgarité.
Alors donc forcément, je n’ai pas pu être sensible aux pérégrinations de cette bande de loosers qui se prennent pour des pseudos-rebelles et s’imaginent qu’être libre, c’est passer son temps à se bourrer la gueule, se marier et divorcer toutes les 5 minutes, disperser sa semence et faire des gosses aux 4 coins du pays, se droguer, voler, j’en passe et des meilleures … Si c’est ça vivre sa vie intensément, alors je dois avoir un gros problème existentiel.
Je veux bien croire qu’être libre c’est s’affranchir de toute contrainte, toute responsabilité, de faire fi des limites et des lois qu’on nous impose. Mais le faire de cette façon-là, je trouve ça plutôt destructeur et sans aucun intérêt. Qu’est-ce que ça apporte ? Je me suis demandée à plusieurs reprises si Sal et Dean étaient vraiment heureux de mener cette vie. Quand je constate comment Kerouac a fini sa vie, je n’en ai pas l’impression. En tout cas, je n’ai pas du tout la même philosophie de vie quitte à passer pour une coincée ou une « has-been » (rien qu’en utilisant ce terme, je dois en être une, non ?). En parlant de philosophie, les babillages sans queue ni tête de Dean m’ont franchement fait rire. Comme quoi, il ne suffit pas de lire les philosophes pour en être un.
On dit que les voyages forment la jeunesse mais je ne crois pas que ce voyage-là ait formé quoique ce soit. Bon, c’est dommage, j’aimais bien regarder les paysages défiler derrière ma vitre et je reconnais avoir pris du plaisir à lire tout le passage où Sal voyage seul mais dès que Dean réapparaît, c’est fini …
Je préfère donc descendre en cours de route pour incompatibilité d’humeur et continuer mon chemin seule à ma façon et je sais que de beaux moments m’attendent pour me faire oublier cette pénible mésaventure.
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