mercredi 11 janvier 2012

Jane Eyre - Charlotte Brontë



4ème de couverture :

Le destin dramatique de Charlotte Brontë transparaît dans l'histoire de son héroïne Jane Eyre, en rupture avec le puritanisme victorien de son époque.
Orpheline maltraitée, sans fortune et sans beauté, Jane entre comme gouvernante au manoir de Thornfield, pour s'éprendre du ténébreux Rochester, le maître des lieux. Entraînés par une passion sensuelle et une égale exigence morale, ils envisagent bientôt le mariage. Mais une présence mystérieuse hante ce domaine perdu entre landes et bruyères. Qui est cette femme, cette « folle » recluse dans une mansarde de Thornfield, qui menace leur union ?
En plein XIXe siècle, dans l'Angleterre victorienne qui voit s'éteindre les sombres lumières du roman gothique et s'étioler les vapeurs du spleen romantique, Charlotte Brontë incarne l'audacieux combat des femmes prêtes à se battre pour leur indépendance et leur liberté.

Mon avis (riche en spoiler donc attention !) :

Il est mitigé, partagé en deux car autant j’ai adoré la première moitié, autant j’ai détesté la seconde. Je m’explique :
Toute la première partie du roman consacrée à l’enfance de Jane m’a beaucoup plu. J’ai adoré voir cette enfant se rebeller contre son ignoble tante, j’ai adoré la voir tenir bon au pensionnat de Lowood. Et puis à partir de son arrivée à Thornfield, ça ne va plus. Je n’ai pas été touchée par cette histoire d’amour entre Jane et Rochester. J’ai trouvé les débordements d’affection de Rochester à la limite du ridicule et, à l’inverse, Jane m’a paru beaucoup plus froide. Malgré ce que Charlotte Brontë pouvait écrire, je n’y ai pas cru. Et puis ensuite, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, la fuite de Jane. Comment peut-on délibérément quitter un homme qu’on aime et qui nous aime passionnément ? Tout ça pour une question de dignité ou d’honneur ?
Alors oui je sais, c’est à replacer dans le contexte et la mentalité de l’époque mais vraiment j’ai haï Jane d’avoir fait ça. Et le pire c’est qu’à aucun moment elle regrette d’avoir agi ainsi ! Elle a brisé un homme et elle ne se sent même pas coupable ! Il y a un passage vers la fin qui m’a franchement choquée où c’est limite si elle ne le traite pas de vieux débris, mais où est l’amour là-dedans ? Tout ce que Charlotte Brontë a pu ajouter de mièvrerie ensuite n’a pas effacé pour moi ce passage-là. Et personne ne lui en veut, personne ne lui reproche rien. Je pensais que les domestiques allaient l’accueillir froidement mais non … rien ! Pour moi, c’est incompréhensible !
Bon et ensuite que de coïncidences ! Jane recueillie comme par hasard par ses cousins … Et le coup de l’oncle, je l’avais vu venir bien longtemps avant. Le comble lorsque Charlotte Brontë estime nécessaire d’expliquer le tout à son « Lecteur » parce que oui le lecteur est un demeuré il n’avait pas compris tout seul !
Autre chose qui m’a choquée : l’attitude de Rochester à l’égard de sa première femme. Elle est folle d’accord mais c’est une maladie, elle n’y est pour rien la pauvre femme ! Cela illustre bien la place qui était accordée aux aliénés mentaux au XIXème siècle !
Quant au personnage de Saint-John, en voilà un qui m’a laissée perplexe. Tout comme Jane je n’ai pas compris son obstination à vouloir se marier surtout s’il n’était pas amoureux et que le mariage n’était vraiment pas indispensable.
Donc voilà, c’est dommage car j’avais bien aimé le fait que ce roman se situe à la frontière entre le gothique et le romantique. Les éléments fantastiques qu’on y trouve donnent du piment au récit sans être trop farfelus. L’atmosphère de mystère créée autour de Grace Poole et de Berthe Mason est intelligemment travaillée.
Mais sinon, je suis complètement passée à côté de ce roman. J’avais adoré Les Hauts de Hurlevent que j’avais trouvé extrêmement fort et juste au niveau du rendu des sentiments et des émotions mais ça n’a pas du tout été le cas ici.
Je note quand même que j’ai été agréablement surprise par le ton et le style légers de Charlotte Brontë, ce qui étonne toujours quand on lit un classique.
Je remercie Arcaalea d’avoir organisé cette LC et de m’avoir permis de combler une lacune de ma culture littéraire.


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