Miên doit donc choisir entre cet homme ressurgit du passé qu’elle n’a aimé que le temps d’un été pendant son adolescence et ainsi se soumettre aux convenances, et son mari actuel, l’homme qu’elle aime.
Sous la pression de l’opinion publique et pour ne pas perdre son honneur, Miên décide de retourner vivre avec Bôn, cet homme qu’elle n’aime plus, un homme qui la répugne, un homme qui ne possède plus rien si ce n’est une masure délabrée sans aucun moyen de subsistance.
Mon avis :
On trouve dans ce livre un thème peu original mais transposé à la sauce viêtnamienne, c’est d’ailleurs là le seul intérêt du livre : la découverte de la culture et des mœurs viêtnamiennes largement décrites, on a droit à un beau panorama de la cuisine locale, de la végétation et surtout de la mentalité des habitants.
Pour le reste, le style est lourd, beaucoup trop d’énumérations qui rendent les phrases interminables, beaucoup trop de métaphores parfois farfelues, c’est supportable au début mais au bout de 700 pages ça devient pénible et lassant.
Il y a aussi beaucoup de flash-backs, on revient dans le passé des personnages et parfois même des personnages secondaires, ce qui n’apporte pas forcément grand chose au récit.
La psychologie des personnages est trop fluctuante, il est difficile de les cerner.
Je n’ai pas beaucoup apprécié l’image de la femme qui transparaît à travers ce récit, on a l’impression que Miên repousse son « ex » mari que parce qu’il est pauvre, l’auteur insiste beaucoup sur les regrets qu’elle a à quitter une grande maison pourvue de tout le confort et un mari riche qui gâte sa femme et son fils.
A côté de la femme vénale, on a ensuite les portraits d’hommes obsédés de sexe. On se demande si Bôn ne cherche pas à récupérer sa femme uniquement pour satisfaire à ses pulsions et au devoir conjugal. Pendant ce temps, le second mari délaissé va se consoler chez les prostituées. On se demande vraiment où sont l’amour et les sentiments là-dedans et je ne sais pas si je dois mettre ça sur le compte de la mentalité viêtnamienne en général ou plutôt sur la vision personnelle qu’a l’auteur des deux sexes.
Je me suis également interrogée quant à la santé mentale de Bôn. Suite aux atrocités qu’il a vécues durant la guerre, est-il malade ou croit-on réellement à l’existence des fantômes au Viêt-Nam ?
Je n’ai pas réussi à m’attacher à un personnage en particulier, tantôt j’avais pitié de Miên, tantôt j’avais pitié de Bôn. C’est vrai qu’il a sacrifié une grande partie de sa vie et qu’il mériterait à présent sa part de bonheur mais c’est plutôt le malheur qui se perpétue. Que Miên lui soit revenue ou non, je crois qu’il était perdu d’avance et c’est ça qui est le plus triste. Pourtant c’est l’espoir de la retrouver un jour qui l’a maintenu en vie durant toutes ces années de guerre. Il a poursuivi une chimère …
Quant à Miên, je n’ai pas compris son choix. A sa place, je me serais bien moquée du « qu’en dira-t-on » et serais restée avec ma famille. En se comportant comme elle l’a fait, elle n’a que rendu malheureux ses deux maris ainsi qu’elle-même. Doit-on sacrifier son bonheur sur l’autel de l’honneur et de la pression sociale ? Et si les gens s’occupaient un peu plus de leurs affaires plutôt que de juger la vie privée des autres ? Je crois que l’on ne s’en porterait que mieux…
Voilà, je pourrais dire beaucoup d’autres choses mais la motivation me manque. C’est vraiment difficile d’écrire une chronique sur un livre qui ne nous a pas plu et qu’on s’est efforcé de lire jusqu’au bout. Parce que oui, bon, quand même j’ai voulu savoir la fin. Et j’ai été déçue, rien de sensationnel, une fin banale comme tout le reste…
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