Cet ensemble de 9 nouvelles m’a laissé un avis partagé car je l’ai finalement trouvé assez inégal en qualité. Mais attention, mon ressenti est largement influencé par le fait que j’ai déjà vu la plupart des adaptations ciné et aussi par le fait qu’ayant déjà lu quelques œuvres de Dick ( surtout Ubik) je connais déjà son univers. La conséquence en est que je n’ai pas eu de sensation de surprise ( sauf à de rares exceptions).
On retrouve dans ces nouvelles les thèmes chers à Dick : l’identité, la réalité, comment se définir soi-même, comment définir la réalité et faire la différence entre SA réalité et LA réalité telle qu’elle est vraiment. Le problème de la drogue revient souvent aussi, outil de prédilection de Dick pour aborder le thème de la réalité.
Dick souligne l’importance de la mémoire et des souvenirs dans la définition de l’identité ainsi que l’importance de l’origine mais une origine qui finalement est un obstacle qui peut être dépassé (par amour, par intérêt). Il traite aussi du rejet de ce qui est différent.
Aussi rencontre-t-on souvent des robots, symboles d’une interrogation sur l’identité et sur ce qui fait la spécificité de l’être humain en tant qu’être vivant. Mais je trouve que cette problématique de la difficulté à différencier l’artificiel du naturel à travers le thème du robot est traité de façon plus poussée chez Asimov. Mais chez ce dernier, l’étude a un côté plus scientifique, or que chez Dick, elle est plus « philosophique ».
Voici dans le détail mon avis sur chacune des nouvelles :
- Rapport Minoritaire : j’y ai retrouvé un peu de l’univers d’Ubik (les précogs etc…) d’où une sensation de déjà-vu. Cette nouvelle traite principalement de notre rapport à la réalité mais je la trouve vraiment trop confuse et complexe. Tout comme avec le film, je n’ai pas compris l’histoire dans le détail et ça m’agace. Cette nouvelle me donne l’impression d’avoir un QI d’asperge !
- Un jeu guerrier : j’ai trouvé celle-ci excellente ! Avec une fin à la Dick comme on les aime ! Ici, Dick aborde le sujet du danger des jouets sur le conditionnement psychologique des enfants (à travers les jeux éducatifs).
- Ce que disent les morts : Assez décevante, elle m’a trop rappelé Ubik. On y retrouve le principe de la semi-vie et le thème de la drogue. ( A noter tout de même qu’elle a été écrite avant Ubik et donc que Dick aurait repris plusieurs des éléments de ses différentes nouvelles pour les assembler ensuite dans Ubik pour le résultat génial que l’on connaît.)
En revanche j’ai relevé beaucoup de fautes, des mots qui manquent ou des erreurs dans les noms des personnages : Gain au lieu de Gam. A croire que personne n’a relu avant envoi à l’impression…
- Ah, être un Gélate … : intéressante pour le message qu’elle véhicule mais pas non plus extra ordinaire.
- Souvenirs à vendre : celle qui est à l’origine de Total Recall. C’est pas mal du tout mais elle m’aurait plu davantage si je ne connaissais pas déjà l’histoire. Et je relève que la version ciné avec Schwarzie n’est pas très fidèle au texte ( toutes les scènes se passant sur Mars ont été rajoutées). Quelqu’un qui a vu la dernière adaptation pourra peut-être me dire si elle est plus fidèle ou pas ?
Et encore une fois ici, on ressent l’univers d’Ubik.
- La foi de nos pères : bien ! Elle sort un peu du lot car on est plongé dans un univers à la 1984 d’Orwell ( ce qui m’a surprise car je ne savais pas que Dick avait abordé le domaine de la dystopie classique ) mais je suis finalement déçue par la fin.
- La fourmi électrique : pas mal du tout, elle m’a rappelé un peu Blade Runner. C’est l’histoire d’un robot qui se teste et essaie de voir quelles sont ses capacités et ses limites. Encore une fois, Dick joue avec son lecteur et on ne sait plus quelle est la réalité.
- Nouveau modèle : géniale ! La meilleure du recueil selon moi. On est plongé dans un monde apocalyptique futuriste où la guerre froide entre russes et américains continue (contexte d’écriture) . Chaque camp a recourt à l’invention de robots comme armes de guerre, des robots ultra perfectionnés puisqu’ils peuvent s’auto fabriquer et se décliner en plusieurs modèles, ils anéantissent l’espèce humaine mais aussi entre eux.
Apparemment cette nouvelle a aussi fait l’objet d’une adaptation sous le titre de « Planète hurlante » que je n’ai pas vu (d’où une totale découverte). Mais apparemment le film serait assez différent. Dommage que la fin soit tout de même prévisible.
- L’imposteur : pas trop mal mais ne casse pas des briques non plus.
Donc voilà, une lecture intéressante parfois enthousiasmante et parfois décevante. J’ai toutefois pris conscience de l’ampleur du talent de Dick car je me suis aperçue qu’il était capable de toucher à plusieurs sous-genres de la SF.
Je remercie Flo Tousleslivres pour m’avoir permis d’approfondir ma connaissance de l’œuvre de Dick et ce n’est pas terminé puisque vous aurez bientôt mon avis sur une autre de ses œuvres Le Maître du Haut-Château ( toujours grâce à Flo).
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