mardi 20 septembre 2011

L'ombre du vent - Carlos Ruiz Zafon



Ce roman a fait l’objet de tant d’articles et d’éloges que je ne vois pas ce que je pourrais ajouter d’intéressant.
Ma chronique aurait pu avoir un quelconque intérêt si je n’avais pas aimé ce livre mais ce n’est pas le cas. A défaut de résumé « fait maison », je me contenterai de vous recopier la 4ème de couverture :

Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant est ainsi convié par son père à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets « enterrés dans l’âme de la ville » : L’Ombre du vent.

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce roman, j’ai passé véritablement un très bon moment en sa compagnie.
J’ai enchaîné les 637 pages rapidement tellement on est vite happé par l’histoire et les personnages.
Ces derniers sont terriblement attachants et bien que le personnage principal soit un adolescent la lecture n’en est pas simplette pour autant. Ce que je veux dire par là c’est qu’il ne s’agit pas d’un roman jeunesse et on éprouve aucune difficulté à s’identifier au personnage malgré l’âge.
Ce roman m’a fait passer par toute une palette d’émotions : j’ai ri, j’ai pleuré , j’ai tremblé de peur et de rage.
Le style est très agréable, j’ai parfois eu l’impression de lire du Marcel Pagnol. Je n’ai pas noté de longueurs particulières, il n’y a aucun passage superflu dans ce livre. Tout est bien agencé, bien construit, je déplore simplement le fait que l’on devine assez tôt l’identité de l’homme au visage brûlé.
Je crois que l’histoire en elle-même n’est pas spécialement originale, on peut même s’étonner de cet acharnement du jeune garçon à vouloir à tout prix retrouver la trace de ce mystérieux  auteur mais tout le talent de Carlos Ruiz Zafon est d’avoir su la raconter en ménageant le suspens et en créant des personnages hauts en couleur auxquels on peut difficilement rester insensibles. Qui n’a pas souri à une seule réplique de Fermin ? Qui n’a pas ressenti de colère à chaque évocation du lieutenant Fumero ?
J’ai apprécié aussi d’être plongée dans cette période sombre de l’Histoire espagnole que, à ma grande honte, je connais finalement assez mal. J’ai découvert grâce à ce roman les difficultés de la vie de cette époque liées à ce double contexte de guerre civile et de guerre mondiale. Ce livre m’a donné envie de m’intéresser plus sérieusement à cette partie de l’Histoire européenne mais aussi de me rendre à Barcelone pour mettre des images sur les lieux évoqués. J’ai bien tenté d’en trouver sur internet mais ce n’est pas évident quand on ne connaît pas du tout ce que l’on cherche. Je sais qu’un livre a été publié à cet effet avec la collaboration de l’auteur du roman. Il aurait été judicieux de l’avoir à portée de main pendant ma lecture mais j’ignorais alors son existence. Toutefois, cela pourra vous être utile à vous qui ne l’avez pas encore lu,  il s’agit de La Barcelone de L’Ombre du vent paru chez Grasset ou encore de Promenades dans la Barcelone de L'Ombre du vent aux Editions Le Livre de Poche.
L’avantage de ce roman est qu’il est multi-genre, ce n’est pas vraiment un policier et pourtant le livre se base sur une enquête qui tient lieu de cadre global, à ça s’ajoutent de l’amour, de l’Histoire (un soupçon mais, comme je l’ai dit, suffisant pour avoir envie d’en apprendre plus), de l’humour, des drames, des scènes de vie qui en font aussi et surtout ( à mon avis en tout cas) un roman d’apprentissage. Le parallélisme entre la vie de Julian et celle de Daniel est intéressante en ce qu’elle montre l’importance de l’expérience pour ses choix dans la vie. Ainsi Daniel n’a pas reproduit le comportement que Julian avait eu vis-à-vis de Pénélope et sa peur d’affronter le père de celle-ci. Daniel a appris de cette erreur et finalement ne l’a pas commise. On suit Daniel dans sa quête, non seulement de Julian, mais aussi de maturité. On le voit grandir et devenir un homme, un adulte confronté à des choix et à des responsabilités. Ce qui donc au début du roman apparaissait comme un simple jeu lié à une curiosité d’enfant s’est révélé à la fin du roman comme étant un apprentissage de la vie et un passage à l’âge adulte.

Au final un très beau roman mais, malgré la présence de tous les ingrédients indispensables à une bonne recette, il a manqué le petit quelque chose pour qu’il soit pour moi un véritable coup de cœur.

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